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16 avril 2015 4 16 /04 /avril /2015 17:11

L’atelier national sur le système de riziculture intensif (SRI) a lieu à Bamako du 17 au 18 avril, dans le but de d’impulser la croissance économique par l’augmentation des revenus dans les chaînes de valeur ciblées dont le riz, afin d’assurer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté. Quelques explications sur la technique jugée « révolutionnaire » par les chercheurs.

Le système classique de riziculture au Mali est basé, depuis plusieurs générations sur l’utilisation massive de plants, ce qui ne permet pas au riz de « respirer » et de profiter de la lumière. Le riz étant une plante photovoltaïque, il est important que ses plants reçoivent de la lumière pendant huit heures de temps, selon M. Kouyaté, qui a également attiré l’attention sur le fait que ce n’est pas non plus « une plante aquatique ».

« Il faut le voir pour le croire. Souvent, les paysans nous traitent de fous quand nous leur parlons de la technique du SRI », s’est exclamé Djiguiba Kouyaté, spécialiste riz et passionné de cette technique révolutionnaire.

Le SRI qui consiste à espacer les plants de riz de 25 centimètres permet donc à la lumière d’atteindre toutes les feuilles. Comparativement à la technique classique, le SRI permet de récolter en moyenne 7 tonnes à l’hectare, selon les spécialistes. « Ce rendement peut même être vu à la hausse, si toutes les conditions sont réunies pour une meilleure production.

Des paysans ayant essayé la technique de SRI témoignent de son efficacité, surtout au niveau du rendement. C’est le cas de Abdoulaye Tanapo, producteur de riz à Koriantzé « j’ai vu la rentabilité du SRI et nous aimerions que le gouvernement vienne en aide aux paysans afin qu’ils puissent tous utiliser cette technique ».

Le SRI a été découvert par hasard, hors du champ scientifique, lorsque des paysans de Madagascar étaient confrontés à un changement du temps. « Des vents violents s’abattaient sur les villes et lorsque les paysans étaient en phase de planter le riz, tout partait avec les rafales de vent.

Ils avaient pour habitude d’attendre 30 jours avant de semer le riz. Certains d’entre eux ont créé une technique en mettant de l’espace entre les pieds de riz, et en repiquant dès 10, 11 ou 12 jours. Leurs voisins se moquaient d’eux et étaient persuadés que la technique ne leur apporterait rien de positif. Le résultat fut surprenant puisqu’ils ont récolté le plus », a raconté M. Kouyaté.

Au Mali, durant la campagne 2013-2014, les paysans ont eu une moyenne de 3 tonnes de riz à l’hectare, avec une production totale de 1.200.000 hectares sur 605.000 hectares. Ce rendement est doublé, voire triplé avec la technique du SRI, affirment les spécialistes. Le pays est l’un des plus gros importateurs de riz, avec une moyenne de 180.000 tonnes, en provenance notamment de la Thaïlande ou du Vietnam, selon des chiffres du ministère du Développement rural.

Très souvent, les cultivateurs maliens inondent les champs de riz avec de l’eau, ce qui n’apporte aucun complément au moment de la récolte. D’ailleurs «le fait de mettre de l’eau sous les plants de riz vient des Chinois, et le but est de contrôles les herbes et l’eau n’a aucun autre impact », a-t-il précisé.

L’implication des politiques pour la valorisation du SRI pourrait garantir « une autosuffisance alimentaire au Mali » a expliqué M. Kouyaté, estimant que la culture selon la technique à grande échelle pourrait générer des avantages inattendus.

Diénéba DEME DIALLO

L’atelier national sur le système de riziculture intensif (SRI) a lieu à Bamako du 17 au 18 avril, dans le but de d’impulser la croissance économique par l’augmentation des revenus dans les chaînes de valeur ciblées dont le riz, afin d’assurer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté. Quelques explications sur la technique jugée « révolutionnaire » par les chercheurs.

Le système classique de riziculture au Mali est basé, depuis plusieurs générations sur l’utilisation massive de plants, ce qui ne permet pas au riz de « respirer » et de profiter de la lumière. Le riz étant une plante photovoltaïque, il est important que ses plants reçoivent de la lumière pendant huit heures de temps, selon M. Kouyaté, qui a également attiré l’attention sur le fait que ce n’est pas non plus « une plante aquatique ».

« Il faut le voir pour le croire. Souvent, les paysans nous traitent de fous quand nous leur parlons de la technique du SRI », s’est exclamé Djiguiba Kouyaté, spécialiste riz et passionné de cette technique révolutionnaire.

Le SRI qui consiste à espacer les plants de riz de 25 centimètres permet donc à la lumière d’atteindre toutes les feuilles. Comparativement à la technique classique, le SRI permet de récolter en moyenne 7 tonnes à l’hectare, selon les spécialistes. « Ce rendement peut même être vu à la hausse, si toutes les conditions sont réunies pour une meilleure production.

Des paysans ayant essayé la technique de SRI témoignent de son efficacité, surtout au niveau du rendement. C’est le cas de Abdoulaye Tanapo, producteur de riz à Koriantzé « j’ai vu la rentabilité du SRI et nous aimerions que le gouvernement vienne en aide aux paysans afin qu’ils puissent tous utiliser cette technique ».

Le SRI a été découvert par hasard, hors du champ scientifique, lorsque des paysans de Madagascar étaient confrontés à un changement du temps. « Des vents violents s’abattaient sur les villes et lorsque les paysans étaient en phase de planter le riz, tout partait avec les rafales de vent.

Ils avaient pour habitude d’attendre 30 jours avant de semer le riz. Certains d’entre eux ont créé une technique en mettant de l’espace entre les pieds de riz, et en repiquant dès 10, 11 ou 12 jours. Leurs voisins se moquaient d’eux et étaient persuadés que la technique ne leur apporterait rien de positif. Le résultat fut surprenant puisqu’ils ont récolté le plus », a raconté M. Kouyaté.

Au Mali, durant la campagne 2013-2014, les paysans ont eu une moyenne de 3 tonnes de riz à l’hectare, avec une production totale de 1.200.000 hectares sur 605.000 hectares. Ce rendement est doublé, voire triplé avec la technique du SRI, affirment les spécialistes. Le pays est l’un des plus gros importateurs de riz, avec une moyenne de 180.000 tonnes, en provenance notamment de la Thaïlande ou du Vietnam, selon des chiffres du ministère du Développement rural.

Très souvent, les cultivateurs maliens inondent les champs de riz avec de l’eau, ce qui n’apporte aucun complément au moment de la récolte. D’ailleurs, «le fait de mettre de l’eau sous les plants de riz vient des Chinois, et le but est de contrôles les herbes et l’eau n’a aucun autre impact », a-t-il précisé.

L’implication des politiques pour la valorisation du SRI pourrait garantir « une autosuffisance alimentaire au Mali » a expliqué M. Kouyaté, estimant que la culture selon la technique à grande échelle pourrait générer des avantages inattendus.

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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 12:38

 

Au Mali, de nombreuses anomalies techniques surviennent à l’issue de la construction des forages. Une situation qui serait due selon les techniciens, à l’absence de réglementions en la matière  et au manque d’encadrement des acteurs.

 

 

Le bilan global des aquifères calculé suite à plusieurs simulations, et selon différents modèles effectués lors de l’élaboration du document « Synthèse Hydrogéologique du Mali, donne une recharge moyenne par infiltration de pluie d’environ 65 milliards de mètre cube par an et une recharge d’environ 1,6 milliards de mètre cube par an par les eaux de surface.

 

Seulement 200 à 250 millions de mètres cube de ses eaux souterraines sont exploités par an, soit à peine 0,5 % et ceci sans compter les réserves des aquifères qui sont de l’ordre de 2 700 milliards de mètres cube. Les eaux souterraines sont exploitées au Mali surtout à travers les puits ou forage. Le forage est un puits creusé par un procédé mécanique à moteur (foreuse) en terrain consolidé ou non, pour tous usages sauf pour les ouvrages de reconnaissance ou d’observation (on parle alors de sondage). Selon Jean Firmin Dena , « Il s’agit d’un trou cylindrique qu’on creuse dans le sol pour recouper des venues d’eau ».

 

Les forages sont de plus en plus utilisés pour obtenir de l’eau potable, propre à la consommation humaine et animale. Cependant l’eau provenant de ces puits n’est pas toujours potable dans la mesure où très souvent les différentes étapes de processus de foration ne sont pas respectées. D’abord, la prospection, conduite par l’ingénieur hydrogéologue, doit se baser sur les connaissances acquises dans la région (nature du sol, points d’eau), des photographies aériennes (alignements traduisant des fractures), et surtout des études géophysiques (mesures de la conductivité du sous-sol par sondages électriques).

 

Selon Modibo Diall, ingénieur géologue au bureau d’ingénieurs conseil et développement (BICD), « Il est indispensable de faire au préalable une étude géophysique qui permet de trouver les bons points d’eau, de détecter les fissures dans le sous-sol. Souvent ces fissures ne contiennent pas d’eau. Cela dépend de la pluviométrie de la zone où le forage sera creusé».

 

Ces mesures sont indispensables pour choisir l’implantation et éviter des forages négatifs. Leur coût représente 10 % du coût du forage. Un forage est dit négatif lorsque le débit de l’eau n’atteint pas 1 mètre cube par heure.

« A la fin de la construction du forage (foration), il est impératif de faire des analyses de l’eau et des analyses physico-chimiques et bactériologiques afin de déterminer la potabilité ou non de l’eau de forage », souligne Jean Firmin Dena géologue à la direction nationale de l’hydraulique (DNH) au Mali. L’entretien, qui ne concerne pas seulement les pompes, doit également être une réalité chez l’exploitant, car le vieillissement est inéluctable. Le couple entretien-réhabilitation permet de faire vivre les forages et d’éviter la construction de nouveaux forages à grands frais. Au Mali, de nombreux opérateurs économiques s’adonnent à cette activité sans forcément posséder toutes les compétences scientifiques requises.

 

« Il faut une réglementation du secteur du forage au Mali, par exemple octroyer des autorisations et permis pour creuser des forages après des études préalables sur les lieux. C’est véritablement ce qui nous manque » a-t-il ajouté . En effet pour le géologue, une efficacité du forage sur le plan technique, suppose une application sans bavure des techniques en la matière. Or explique-t-il, de plus en plus de foreurs utilisent du sable ou du ciment blanc à la place de l’argile. Ceci à cause de la cherté du produit (argile industrielle).

 

Cela n’est pas efficace et c’est fortement déconseillé en tout cas si on veut de l’eau potable. Il est très important, d’utiliser de l’argile industrielle comme bouchon du forage. L’argile étant imperméable, ce bouchon permet à l’eau de garder toute sa potabilité et ne pas se mélanger à l’eau supérieure.

 

Au Mali, il existe une base de données nommée SIGMA à la DNH/Mali où toutes les propriétés des forages ainsi que des autres points d’eau du Mali sont sélectionnées et stockées. Selon Fatoumata Sabé, chef de la section gestion base de données et du système d’information du Mali, le développement de l’hydraulique a commencé avec la construction de points d’eau modernes vers les années 1970. D’après les dernières statistiques datées de décembre 2012, il a été recensé 32.009 points d’eau modernes.

 

Parmi ces points d’eau modernes, on dénombre 21.614 forages productifs et 10.395 puits modernes Dans certaines zones reculées du Mali, ce n’est pas chose aisée de réaliser des forages. «Souvent nous ne demandons qu’une petite contribution de la communauté pour creuser le puits. Par exemple si le montant total est de 12 millions de francs CFA, nous demandons 10% et même cela, certains villages n’arrivent pas à payer » se désole explique Modibo Diall, ingénieur géologue. A côté de cela, un véritable problème environnemental se pose.

 

« La troisième guerre mondiale sera la guerre de l’eau. Avec la rareté des pluies, les eaux souterraines risquent de s’épuiser aussi. La seule perspective pour le Mali c’est de protéger les cours d’eau comme le fleuve Niger, victime déjà d’ensablement et de construction dans le lit du fleuve » explique Modibo Diall.

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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 12:20
Les conflits et les guerres sont des moments graves qui ont plutôt tendance à faire pleurer. Le Mali connaît l’une de ses périodes les plus sombres.
Depuis le 10 janvier 2013, le Mali,a à ses côtés les forces alliées françaises et tachadiennes qui combattent les terroristes au Nord du pays. Des bandits armés qui prônent la «charia», (loi islamique), ont pris le contrôle des trois principales régions du Nord du Mali depuis avril 2012. Trois mois auparavant, ce sont les activistes du MNLA (mouvement national de libération de l’Azawad) qui ont pris les armes et demandaient une partition du pays. La « guerre » est enclenchée pour la libération des territoires du Nord du Mali.


La société malienne fait face à une situation sans précédent. Jamais le Mali n’a connu de guerre de cette ampleur. L’occupation des deux tiers du territoire du Mali par les « bandits armés » a été une rude épreuve pour les citoyens maliens. « L’humour est comme un miroir. La société se regarde dedans et corrige ses défauts ». C’est en ces termes métaphoriques que Soumaïla Oulalé, socio-anthropologue définit ce mot. Selon lui, « l’humour est très important en période de guerre. Elle permet à la société de faire appel à son identité culturelle et renforce la cohésion sociale. Cependant, il faut faire attention à ne pas l’utiliser pour oublier la guerre mais essayer d’éduquer à travers l’humour ». 
Redonner le sourire au peuple 
De nombreux humoristes Maliens, Ivoiriens et d’autres pays d’Afrique se retrouvent à Bamako et animent des plateaux d’émissions humoristiques. L’humoriste Malien, Djéli Moussa Diabaté surnommé ATT junior nous en dit plus « La Côte d’Ivoire a connu la guerre comme le Mali connaît la guerre aujourd’hui. Nous voulons redonner le sourire au peuple Malien à travers l’humour malgré les problèmes actuels.» 
Les scènes de comédie proposées par ces artistes interpellent le citoyen lambda, c’est le cas de ce jeune ressortissant du Nord du Mali, il s’agit d’Abdoulaye Maïga âgé d’une vingtaine d’années, étudiant à Bamako. Il partage son état d’âme : « J'aime regarder et écouter tous ces comédiens, ils nous aident à surmonter les difficultés liées à la guerre. Mes parents sont restés à Tombouctou. Je pense à eux quand je vois cette émission et je veux me battre à ma façon pour la libération de nos territoires. 
L’humour permet de dérider en temps de guerre 
L’"état d’urgence" a été décrété au Mali depuis plusieurs semaines, interdisant tout rassemblement et attroupement dans les lieux publics. Les humoristes professionnels n’ont donc plus de spectacle à animer. Gnamian Bi alias " Mareshal Zongo" est un comédien d’origine ivoirienne, il réside à Bamako depuis deux ans. Cet humoriste panafricain s’exprime sur l’humour en période de crise : « la situation au Mali est un choc que tout le monde subit. La Côte d’Ivoire a traversé dix ans de crise et se remet petit à petit. L’humour utile que nous véhiculons consiste à aider les populations à supporter le poids de la guerre, à éveiller les consciences et à interpeller tout un chacun sur le sort du pays.»
Des milliers de Maliens suivent les émissions humoristiques sur leur petit écran. C’est le cas de ce jeune ressortissant du Nord du Mali, Abdoulaye Maïga, « J’aime regarder et écouter tous ces comédiens, ils nous aident à surmonter les difficultés liées à la guerre. Mes parents sont restés à Tombouctou. Je pense à eux quand je vois cette émission et je veux me battre à ma façon pour la libération de nos territoires » s’exclame-t-il. 
Cheik Cissé est professeur à l’université de Cocody à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Au moment où ce pays était secoué par la rébellion, il était présent à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire: « L’humour permet, évidemment, de dérider en temps de crise. Les Algériens savent gré à mon ami caricaturiste Slim de leur avoir rendu le sourire par ses caricatures sur la société algérienne au moment de la décennie noire (1990-2000) où l’Algérie était confrontée au péril islamiste. Lorsqu’une société est confisquée par la violence comme ce fut le cas de mon pays, les citoyens ont besoin de trouver des raisons de défoulement pour atténuer les difficultés qui couvrent leur quotidien. » 
L’humour est présent dans le quotidien de tout un chacun 
L’atmosphère détendue recherchée, facilite à coup sûr la cohésion sociale surtout en temps de conflit. C’est l’exemple que nous donne M. Cissé, professeur à l’université de Cocody ; « Lorsque la rébellion du 19 septembre 2002 a éclatée, je me souviens qu’une fois dans un bus, une altercation s'est produite entre le receveur et un client. Le premier reprochait au second de gêner le passage des autres usagers parce qu’il s’était arrêté devant la porte d’entrée du bus. Je me suis déplacé vers le receveur pour tenter de le calmer, il laissa éclater sa colère en disant : « C’est cet individu-là qui indispose tout le monde dans le bus, je ne sais pas pour qui, il se prend, je suis vraiment fâché. », l’autre protagoniste de répondre : « Si tu es fâché, va à Bouaké! ». Cette réplique cinglante a provoqué l’hilarité générale dans le bus, car l’allusion était claire; Bouaké étant à l’époque la capitale de la rébellion armée. »
L’humour montre les faiblesses des gens tout en les faisant rire. Avec ses valeurs thérapeutiques, l’humour aide à guérir les maux de la société. Dans le cas du Mali, les humoristes sont appelés à tirer des leçons de la situation actuelle pour en faire bénéficier les Maliens qui n’ont pas l’habitude de la guerre.
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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 15:41

CHRISTINA_SCOTT.jpg

Photo de Pieter Brits

 

Christina Scott, défenseure du journalisme scientifique sur le continent africain, est décédée cette semaine.

C'est avec tristesse et regret que nous avons appris le décès prématuré de Christina Scott, inlassable défenseure du journalisme scientifique sur le continent africain, et rédactrice en chef de SciDev.Net pour l'Afrique subsaharienne entre 2007 et 2009.

Christina, qui a trouvé la mort dans un accident de la circulation en Afrique du Sud, était bien connue dans ce pays pour avoir été la responsable du service scientifique de la SABC (South African Broadcasting Corporation), et plus récemment comme présentatrice de Science Matters, une émission radio hebdomadaire très écoutée.

Cette émission résumait deux de ses inébranlables convictions : la science a un rôle essentiel à jouer dans le développement de l'Afrique, et les journalistes scientifiques, grace à leur capacité à faire comprendre aux décideurs politiques et, surtout, au grand public l'importance de la science, ont un rôle essentiel à jouer dans l'atteinte de cet objectif.

Au regard de ces deux convictions, il n'est pas étonnant qu'elle soit devenue l'un des contributeurs, et défenseurs, les plus enthousiastes de SciDev.Net peu après sa création en 2001, en écrivant des articles d'actualité à  partir de 2003 et en acceptant plus tard de commander et de publier nos articles sur tout le continent africain.

Elle a été une rédactrice en chef rigoureuse, refusant les articles qui n'étaient pas le fruit de recherches suffisantes ou des communiqués de presse réécrits. Elle a également été un modèle pour de nombreux journalistes. Comme le prouve le commentaire de l'un de nos contributeurs : « c'est par elle que j'ai su que le journalisme scientifique existait, et elle m'a appris la manière de l'aborder ».

L'un des moments inoubliables de la vie de Christina est ce jour où elle a pris la parole lors de la dernière séance plénière de la conférence mondiale des journalistes scientifiques à Melbourne en Australie en 2007, une conférence placée sous le thème 'Le journalisme scientifique dans les économies émergentes'.

L'électricité avait été coupée au moment où elle montait sur le podium. Elle alluma alors un briquet. Voici, expliqua-t-elle à son auditoire, la situation à laquelle de nombreux journalistes sont confrontés dans le monde en développement. Ils sont obligés de faire face à de fréquentes coupures d'électricité, à de faibles niveaux d'alphabétisation et a l'absence de tout soutien de la part du gouvernement.

Elle va beaucoup nous manquer. Avec sa disparition c'est le journalisme scientifique africain qui est orphelin.

 

Article de David Dickson
Editorialiste, SciDev.Net

 

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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 13:10

 

L’énergie solaire est sans limite. Sécuriser et améliorer les conditions de circulation routière des Bamakois, tel est l'objectif principal de la mairie du district à travers son projet d'éclairage public solaire. Le projet, d'un coût d'environ 889 millions de francs CFA, est exécuté à environ 90 % dans la capitale malienne. Le suivi des équipements est effectif par les agents techniques chargés de cette opération. 35 kilomètres de route dans le district de Bamako sont en train d'être équipés par des feux tricolores et lampadaires solaires. 11 façades de bâtiments seront aussi illuminés avec l'éclairage solaire, à savoir la mairie du district, les six (6) mairies des communes de Bamako, le ministère de l'administration territoriale et des collectivités locales, le Gouvernorat du district, le Haut conseil des collectivités locales et l'ANICT (agence nationale d'investissement des collectivités locales). Le projet d'éclairage public solaire rentre dans le cadre des festivités du cinquantenaire. L'exécution du projet commence avec du retard, en septembre 2011, dû essentiellement au retard de livraison des équipements.

L’exploitation de l’énergie solaire est bénéfique


Le taux d’accès en eau et en électricité au Mali est l’un des plus bas de la sous-région. En juin 2009, le nombre de maliens qui ont accès à l’électricité représente 25,41% de la population selon les statistiques de l'INSTAT (institut national de la statistique). Le Mali est un pays ensoleillé, l'exploitation de cette source d'énergie est peu coûteux et bénéfique pour les populations. « C'est un premier pas de la mairie. Il reste maintenant à évaluer les risques et avantages de ces panneaux solaires en rapport avec l'environnement, les populations et d'autres considérations. Dans un premier temps, nous savons déjà que les charges d'exploitation sont quasi-nulles, ceci est très important » confie Djibril Sidibé, directeur de la régulation de la circulation et des transports urbains (DRCTU).

Le prix des composants de l'énergie solaire va chuter

De nombreux usagers de la route se réjouissent de l'instauration de ce projet. « Je suis très content parce que l'énergie solaire est l'avenir de nos pays. Le Mali devrait commencer cette exploitation depuis plus longtemps que cela. Les coupures d'électricité perturbent beaucoup la circulation routière; avec ces feux tricolores à panneaux solaires, les usagers ne connaitront plus ce problème. J'aurais voulu également que ceci soit élargi aux habitations pour en faire notre créneau au Mali », confie Yambo Fortuné, un agent commercial à Bamako. Le directeur de la régulation de la circulation et des transports urbains, Djibril Sidibé, lance un appel aux usagers de la route « ces feux tricolores et lampadaires vous appartiennent. Ne les utilisez pas à d'autres fins. Éviter d'y coller affiches publicitaires et autres. Ces équipements doivent rester intacts pour leur bon fonctionnement ». 

L'énergie solaire est une énergie renouvelable exploitée au Mali à très petite échelle. Les zones rurales étaient les plus enclines à bénéficier de projets d'électrification solaire. Le soleil bat son plein aussi bien dans les grandes villes, autant en profiter pour une gestion durable des énergies renouvelables.

Le coût élevé de l'énergie solaire est souvent mentionné pour l'utilisation des particuliers. Les prix de ce composant vont chuter de 20% environ annuellement au cours des 5 prochaines années selon des estimations de www.enea-consulting.com. La rentabilité est quasi effective au bout d'un an selon des experts.

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25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 10:26

 

Quatre pays d’Afrique se sont regroupés, du 28 au 31 mars 2011, au Grand hôtel de Bamako, pour lancer le projet « renforcement de la recherche et développement des systèmes semenciers ».

 

L’objectif est de faire participer tout un chacun à la prise de décision autour du système semencier. Le Mali produit beaucoup de céréales, mais les semences utilisées ne sont pas toujours certifiées. « Ce projet est né du fait qu’il existe de nombreux problèmes liés à la production et à la distribution des semences dans nos pays. Donc nous comptons mettre en exergue le travail de synergie des chercheurs, des distributeurs et des paysans dans l’utilisation des intrants et des semences », explique Lamissa Diakité, coordonateur sous-régional du projet et chercheur à l’IER (institut d’Economie rurale) du Mali.

 

Ce projet de deux ans et demi vise aussi à regrouper les chercheurs et les acteurs directement liés aux ventes des intrants et de développer un plan de travail consensuel, dès la première année.

 

L’objectif de l’atelier est aussi d’identifier les voies et moyens pour augmenter les capacités des producteurs à juger la qualité des nouvelles variétés de semences et à devenir des utilisateurs d’intrants commerciaux. Des problèmes persistent, selon Soumaïla Maïga, producteur et distributeur de semences, directeur de la société semencière Nakoshi au Mali : « le problème se situe au niveau de l’utilisation des semences traditionnelles qui ne respectent pas de normes de conservation ni de conditionnement. Les paysans doivent être sensibilisés sur les effets bienfaiteurs des semences de base. »

 

Les chercheurs estiment que ce nouveau projet va porter tous ses fruits. Au Mali comme au Burkina Faso, les zones semi-arides serviront de sites d’expérimentation à la recherche et de développement des systèmes semenciers. Au Ghana et au Cameroun, les zones sub-humides sont concernées par l’intervention des experts pour la mise en œuvre du projet. « C’est une zone qui présente à peu près le même climat qu’au Mali. Les semences concernées sont destinées à la production de céréales en grande majorité », précise Ngoucheme Réné, agro-socio-environnementaliste, à l’institut de Recherche agricole pour le Développement (IRAD), représentant du Cameroun dans le projet.

 

Les 550 milliards de Francs CFA environ, investis par l’Australie pour le financement de ce projet vont, selon nos interlocuteurs, largement contribuer à l’amélioration et au suivi qualitatif et quantitatif des semences et permettre de garantir une meilleure production de tous les produits agricoles de première nécessité, en Afrique.

 

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 12:37

  

Le karité est un produit très prisé dans la vie courante au Mali. C’est un arbre qui pousse dans les savanes arborées de l'Afrique de l'Ouest. Au Mali, il pousse dans plusieurs régions avec une concentration dans les régions de Ségou, Koulikoro, Sikasso, une partie de la région de Kayes et Mopti.. Certains l’utilisent comme ingrédient de cuisine, pommade pour la peau, les cheveux ou les lèvres. Le karité est aussi exporté dans des pays d’Europe telle que la France. Quelles sont les vertus de cet arbre, comment pousse-t-il, des éléments de réponse dans ce magazine réalisé par Diénéba Dème.

  

 

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16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 19:40

L’utilisation de la technique de la microdose a été lancée officiellement, le mercredi 9 décembre 2009, au Mali. Depuis, les paysans sont de plus en nombreux à y recourir pour leurs champs : moins d’engrais pour plus de rentabilité dans la production.      

La microdose  consiste, pour la même quantité produite, à user de 33 kilos d’engrais par hectare pour la culture d’une spéculation qui en demandait 150 kilos d’engrais. «  La microdose est utilisée pour une quantité spécifique de terre. Quand on emploie cette méthode, les besoins d’engrais sont réduits à 60 %  », nous explique Raymond Waldron, directeur par intérim du CNFA/ASPM (le programme de Renforcement des Capacités des Distributeurs d’Intrants agricoles).

Le programme de Fertilisation des terres a été lancé au Mali, au Niger et au Burkina Faso, pour une durée de trois ans, par l’AGRA (alliance pour la Révolution verte en Afrique). Au Mali, cette alliance a déjà financé les projets collaboratifs sur l’amélioration et la création variétale du riz irrigué et du riz de bas-fond, du sorgho et du maïs, du mil et du niébé. C’est,  en décembre 2009, que ces trois pays ont bénéficié du projet de trois ans portant sur l’amélioration de la fertilité des terres de culture.

Depuis son instauration à nos jours, nombre de paysans ont adhéré au programme avec force conviction. Au Mali, quatre régions sont concernés il s’agit de : Koulikoro, Ségou, Mopti et Sikasso. « Sur un hectare, avec la culture du niébé, la technique de la microdose augmente les rendements de 50 à 55 % ; avec la culture du mil, de 30 à 35% », explique Diakalia Sogodogo, le coordonateur national du programme AGRA-microdose au Mali.

Cependant, la technique de la microdose est actuellement sujette à débat dans le cadre de la gestion durable des terres. Selon Diakalia Sogodogo, « Certains soutiennent, sans preuve, que cela appauvrit les terres. Toutefois, à notre niveau, nous sommes en train de faire des recherches pour prouver le contraire. »

Rappelons que, formulée en 1998, la GDT (la vision de gestion durable des terres), qui vise  majoritairement les paysans et les chercheurs dans le domaine agricole, est mis en œuvre au Mali, depuis 2006.

Diénéba Dème

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16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 19:39

L'excision disparaît peu à peu, au Mali. En 2001, le taux s'élevait à 91 %. Dix ans plus tard, encore 85 % de la jeune population féminine en sont victimes. « L’excision existe depuis la veille de la révélation des religions. On en ignore les fondements précis. », le professeur Amadou Dolo, gynécologue au CHU Gabriel Touré de Bamako. C'est une tradition qui a longtemps existé dans plusieurs pays africains. Aujourd'hui, la sensibilisation autour de son abandon se fait plus pressante.

 

Bamako, 8 février 2011. Il est 9 heures. Le Centre International de Conférence de la capitale malienne est pris d'assaut. Femmes, hommes, jeunes comme vieux, tous disent « non »  aux mutilations génitales féminines.

Ils sont des vingtaines de Maliens et Maliennes qui souffrent de ce phénomène, même après vingt années de mariage. « J'ai été excisée. Les séquelles, que je garde de cette pratique, se manifestent, lors des rapports sexuels avec mon mari. Je ne suis pas satisfaite comme je devrai l'être. Je n’ai que des filles, mais elles ne sont pas excisées », confie, triste et amère, madame Touré, animatrice dans une association de Lutte contre les Mutilations génitales. Mère de quatre filles, sa progéniture ne connaîtra pas le même sort qu'elle.

 

Des saignements importants et même la mort subite sont possibles


« L’excision est une mutilation génitale qui consiste à couper le clitoris et les petites lèvres de la jeune fille. Certaines exciseuses coupent, les grandes lèvres. Elle a de nombreuses conséquences sur la santé de la mère qu'elle deviendra. Il est probable qu'elle soit fistuleuse à vie, et des complications lors des règles et de l'accouchement ne sont pas à exclure. C'est une pratique dangereuse qui peut détruire la vie de toute une famille »,  fulmine les PrDolo.

  

Pire, plusieurs jeunes filles en sont mortes des suites d'hémorragies. D’autres sont atteintes d’infertilité. « Il y a plusieurs complications qui surviennent. Au moment de l’acte, des saignements importants et même la mort subite sont possibles » ajoute, sans sourciller, Pr Dolo.

 

Ainsi, des cérémonies d’abandon de l’excision ont été organisées, dans des villages. Des vieilles femmes ont jeté leurs couteaux et juré de ne plus pratiquer cette mutilation. Ceci après avoir été sensibilisées sur ses méfaits sanitaires à long terme. Au Mali, certaines régions naturelles, notamment le nord, les ethnies pratiquent moins l’excision par rapport à d’autres comme les Peulhs et les Soninkés. Ces derniers la pratiquent jusqu’à ce jour, mais malgré tout, la sensibilisation touche toutes les populations, il y a une régression, fut-elle timide.

 

Diénéba Dème

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16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 19:34

Le diabète est une maladie héréditaire. Il touche environ  quatre maliens sur dix. Au Mali, les gens ne se dépistent pas assez tôt pour connaître leur situation vis-à-vis de cette maladie. Le diabète est peu connu.  Plusieurs sensibilisations sont faites pour lutter contre la maladie au Mali. Les jeunes sont les plus visés. Ils représentent plus de la moitié de la population malienne.

Le diabète est une maladie due à une concentration excessive de sucre dans le sang, et ce, de façon prolongée. Outre les facteurs génétiques, il est aussi favorisé, à cause d’une mauvaise alimentation du patient. Certains diabétiques doivent suivre des régimes alimentaires pour permettre de stabiliser le taux de sucre dans leur sang. « J’ai suivi un régime régulier pendant plusieurs mois. Le médecin m’a recommandé de faire du sport (marche), il m’a aussi demandé de ne pas manger plus d’un fruit par jour. La première règle c’est de ne pas consommer de sucre directement. Les aliments qui en contiennent doivent être consommés de façon modérée et souvent pas du tout. Ma situation financière ne me permet pas de continuer ce régime c’est pour cela que je l’ai arrêté. Je vis avec ma maladie comme ça. » Cette femme d’une quarantaine d’années est en instance de divorce, mère de deux enfants, Hanatou Touré a quitté l’école au niveau primaire. Le diabète fait partie de sa vie depuis maintenant plus de dix ans. La manifestation de gênes continues chez certains patients les amène à se faire dépister, cela après prescription de l’examen par un médecin. C’est le cas de Hanatou.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), beaucoup de diabétiques meurent avant le diagnostic de la maladie. A Bamako, l’Association malienne de lutte contre le diabète a vu le jour en 1991. Son rôle, est de regrouper les diabétiques, afin de les aider à mieux vivre leurs maladies, et en cerner tous les enjeux. « Souvent les gens ont peur de faire le test, craignant ainsi le résultat positif » avoue Dr Kadidia Konaké, membre de l’association. Au sein de l’association, des médecins, des avocats, des banquiers, des commerçants, des citoyens ordinaires, tous vivent avec ce mal. Leur premier but, lever tout tabou et tout préjugé sur le diabète. En tout, environ 3000 membres se côtoient dans la grande cour de ce regroupement. « Ce sont des notabilités et des hommes très connus de notre pays,  qui ont mis en place cette association. La prévention est l’une de nos préoccupations majeures mais c’est difficile. Nous arrivons tout de même à faire en sorte que les membres de l’association puissent contrôler leur taux de sucre une fois par semaine.  Et, au moins qu’ils puissent contrôler certains organes vitaux, environ une fois par an. Avec la sensibilisation et la volonté, on arrive à tout faire. Sinon la gratuité n’est pas facile puisque c’est une maladie chronique» tône le vice président de l’association, Adama Moussa Diallo.

C’est lors des tests durant la grossesse, que plusieurs femmes savent si elles ont le diabète ou pas. Des séances de dépistage volontaire sont organisées dans des centres de santé ou des lieux assez fréquentés, tels que les écoles, les associations de femmes etc. « Mon premier dépistage était lors de ma grossesse, ensuite j’ai fait un dépistage volontaire du diabète quelques années plus tard dans l’école où je travaille lors d’une campagne de sensibilisation » explique Madame Diallo Marimba Diarra, institutrice de formation. D’autres suivent la moindre évolution de leur diabète, « je vis avec cette maladie depuis plus de vingt ans, je fais tous mes contrôles normalement et je suis rigoureusement le régime que m’a recommandé le médecin. Je ne veux pas que la maladie gagne encore du terrain dans mon organisme » se félicite Fanta Sacko, âgée de 70 ans.

L’association malienne de lutte contre le diabète est présente dans toutes les régions du Mali et le district de Bamako, à l’exception de la région de Koulikoro. Chaque année, la journée mondiale de lutte contre le diabète est célébrée au Mali. Des séances de sensibilisation publique et de dépistage gratuit sont organisées à travers tout le pays. Selon l’épouse du chef de l’Etat du Mali, Madame Touré Lobbo Traoré, le dépistage demeure encore le remède le plus approprié. Au Mali, le taux de croissance du diabète est multiplié par dix en moins de 25 ans. Ainsi, entre 1985 et 2009, le taux de prévalence du diabète au Mali est passé de 0,95 % à plus de 9 %.

Diénéba Dème

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