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16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 19:39

L'excision disparaît peu à peu, au Mali. En 2001, le taux s'élevait à 91 %. Dix ans plus tard, encore 85 % de la jeune population féminine en sont victimes. « L’excision existe depuis la veille de la révélation des religions. On en ignore les fondements précis. », le professeur Amadou Dolo, gynécologue au CHU Gabriel Touré de Bamako. C'est une tradition qui a longtemps existé dans plusieurs pays africains. Aujourd'hui, la sensibilisation autour de son abandon se fait plus pressante.

 

Bamako, 8 février 2011. Il est 9 heures. Le Centre International de Conférence de la capitale malienne est pris d'assaut. Femmes, hommes, jeunes comme vieux, tous disent « non »  aux mutilations génitales féminines.

Ils sont des vingtaines de Maliens et Maliennes qui souffrent de ce phénomène, même après vingt années de mariage. « J'ai été excisée. Les séquelles, que je garde de cette pratique, se manifestent, lors des rapports sexuels avec mon mari. Je ne suis pas satisfaite comme je devrai l'être. Je n’ai que des filles, mais elles ne sont pas excisées », confie, triste et amère, madame Touré, animatrice dans une association de Lutte contre les Mutilations génitales. Mère de quatre filles, sa progéniture ne connaîtra pas le même sort qu'elle.

 

Des saignements importants et même la mort subite sont possibles


« L’excision est une mutilation génitale qui consiste à couper le clitoris et les petites lèvres de la jeune fille. Certaines exciseuses coupent, les grandes lèvres. Elle a de nombreuses conséquences sur la santé de la mère qu'elle deviendra. Il est probable qu'elle soit fistuleuse à vie, et des complications lors des règles et de l'accouchement ne sont pas à exclure. C'est une pratique dangereuse qui peut détruire la vie de toute une famille »,  fulmine les PrDolo.

  

Pire, plusieurs jeunes filles en sont mortes des suites d'hémorragies. D’autres sont atteintes d’infertilité. « Il y a plusieurs complications qui surviennent. Au moment de l’acte, des saignements importants et même la mort subite sont possibles » ajoute, sans sourciller, Pr Dolo.

 

Ainsi, des cérémonies d’abandon de l’excision ont été organisées, dans des villages. Des vieilles femmes ont jeté leurs couteaux et juré de ne plus pratiquer cette mutilation. Ceci après avoir été sensibilisées sur ses méfaits sanitaires à long terme. Au Mali, certaines régions naturelles, notamment le nord, les ethnies pratiquent moins l’excision par rapport à d’autres comme les Peulhs et les Soninkés. Ces derniers la pratiquent jusqu’à ce jour, mais malgré tout, la sensibilisation touche toutes les populations, il y a une régression, fut-elle timide.

 

Diénéba Dème

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